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Journal des benêts
7 avril 2011

Changer le monde par le boycott.

Bengladesh1

Si vous comptez sur les politiques vous pouvez attendre !

Regardez un peu moins les émissions de télé à fort audimat, et informez-vous vraiment. Par exemple Le Monde diplomatique d’avril. Sans doute direz-vous que vous n’êtes pas d’accord avec sa ligne politique. Mais ni votre quotidien ni les journaux télé ne vous diront ce qui se passe vraiment dans le monde.

Vous y lirez que le Bangladesh est le troisième fournisseur de l’Europe en vêtements et textiles. Les ouvrières y travaillent jusqu’à 18 heures par jour pour 27 euros par mois.

« Elles se révoltent souvent, écœurées par la distorsion entre leurs salaires et les gains empochés par les entreprises […] Révoltes systématiquement réprimées par les forces armées ».

Pour le plus grand profit de "Wal-mart, H&M, Gap, Levi Strauss, Zara, Carrefour, Marks &Spencer, etc.", très satisfaits de ne pas avoir de syndicats dans les pattes, et de ne payer aucun impôt sur les bénéfices grâce aux « prix de transferts » (voir blog du 14/12/2009 sur Le sommet de Copenhague ne peut qu’accoucher d’une souris.

Sans parler des politiciens bengalis qui « s’enrichissent eux-mêmes autant qu’ils le peuvent : Transparency international classe le pays parmi les plus corrompus du monde ».

Il y a d’autres moyens de développer un pays  que l’esclavage.

L’ultralibéralisme, instrument de la Finance mondiale, se pare des atours du développement pour justifier l’insoutenable : « Le Bengladesh profite du système de préférence généralisé (SPG) qui donne aux pays les moins développés un accès préférentiel unilatéral – sans taxes – au marché communautaire ».

« Quand [un consommateur] achète un sweat-shirt 6 euros, il doit se douter qu’il a été fabriqué par des personnes qui travaillent dans de mauvaises conditions »

« Pour apaiser les consommateurs occidentaux, les enseignes les plus en vue ont adopté des codes de bonne conduite. Pour Reena, ce ne sont là que de faux-semblants : "Lorsqu’un acheteur étranger visite l’usine, on doit mentir sur les heures supplémentaires et les mineurs sur leur âge. Je suis obligée de signer ma feuille de paie alors que je n’en reçois qu’une partie. Et dès que les acheteurs ont passé le coin de la rue, on nous arrache les bouteilles d’eau, qui coûtent très cher ici" ».

Le but de tout ça : accroître la compétitivité des entreprises françaises en luttant contre l’inflation, c’est-à-dire contre les hausses de salaire. Pourtant, avant que les entreprises de textile ne se délocalisent, les ouvrières françaises, même après vingt ans d’ancienneté, ne touchaient pas beaucoup plus que le smic. Mais c’était sans doute encore trop pour les banques qui petit à petit ont racheté toutes les usines en difficulté, du fait même de l’ouverture des frontières à la concurrence, œuvre de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC.

C’est ce qu’on appelle la Mondialisation, c'est-à-dire la dictature de la Finance mondiale, qui se fiche du développement, de l’environnement, du bien-être des populations, de la démocratie et des nations. Une oligarchie de toutes les mafias du monde, qui a noyauté toutes les institutions internationales, dont l’Union européenne, et corrompu la grande majorité des politiques.

C’est pourquoi la seule chose qui reste est notre pouvoir de consommateur qui consiste à boycotter tous les produits des multinationales. Plutôt que de racheter sans cesse des produits peu chers, de mauvaise qualité et entretenir ainsi la Finance mondiale par l’esclavage, mieux vaut acheter moins souvent des produits plus chers, mais dont on est sûr de la qualité et de la provenance.

Quant au développement des pays pauvres, il commence par la restitution de la terre à ceux qui la travaillent, pour des cultures vivrières destinées à nourrir les populations et non pas à tout miser sur les exportations, qui n’enrichissent que les financiers, les politiciens corrompus, détruisent dans de nombreux cas la biodiversité, créent une classe très minoritaire de très riches et une masse de déshérités qui pullule dans des bidonvilles de plus en plus impressionnants. Kibera, le bidonville de Nairobi au Kénya, compte un million de personnes (Le Monde du 1er avril).

« La mondialisation c’est la bidonvilisation du monde » Bernard Maris, Antimanuel d’Économie.

Malheureusement, le Fonds monétaire international (FMI) ne prête aux pays pauvres que pour investir dans des productions liées à l’exportation. Le FMI et l’OMC sont les deux instruments incontournables de cette diabolique mondialisation financière.

Philippe Annaba, auteur du « Journal incorrect ».

http://philippe.annaba.free.fr

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